"Je ne pouvais plus ouvrir les fenêtres !" Une ruche installée sur un balcon au coeur d'un gros conflit de voisinage

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4 min de lecture

23 mars 2024

Dans le calme apparent d'une résidence paisible, l'installation d'une ruche sur le balcon de Thomas a semé la discorde et ravivé le débat sur la cohabitation entre passionnés d'apiculture urbaine et résidents. Ce qui était au départ une initiative louable pour la préservation des abeilles s'est transformé en une source de tension, illustrant les défis de l'apiculture en milieu urbain.

Un choix écologique source de discorde

Thomas, un jeune apiculteur amateur résidant en périphérie de Lyon, a décidé il y a deux ans de contribuer à la sauvegarde des abeilles, espèce cruciale pour la biodiversité. Il a ainsi installé une petite ruche sur son balcon, sans se douter des répercussions. "J'ai pensé que c'était une façon concrète d'aider l'environnement. Je ne m'attendais pas à ce que cela devienne un problème", confie-t-il.

La réaction des voisins de la ruche

La situation a pris une tournure inattendue lorsque Marie, une voisine habitant l'appartement directement en dessous, a exprimé ses préoccupations. "Au début, je trouvais l'idée sympathique, mais très vite, je ne pouvais plus ouvrir mes fenêtres sans que des abeilles ne viennent chez moi. Ma fille est allergique, et notre balcon, où nous aimons prendre notre petit déjeuner, est devenu inaccessible", témoigne-t-elle.

Les réglementations en France

En France, la réglementation encadrant l'installation des ruches près des habitations est détaillée dans les articles L.211-6 et L.211-7 du Code rural, qui confient aux préfectures et aux communes la responsabilité de fixer les distances minimales à respecter.

Ces distances peuvent varier de 10 à 40 mètres en fonction des spécificités départementales et municipales, une mesure préventive destinée à limiter les nuisances pour les voisins. Néanmoins, dans les zones urbaines, où l'espace disponible est souvent limité, l'application de ces directives peut poser problème.

Afin de tenir compte des particularités de chaque contexte, des exceptions à la règle générale sont possibles.

L'article R. 211-2 du Code rural précise que les ruches peuvent être exemptées de la contrainte de distance si elles sont protégées par des obstacles naturels ou artificiels, tels que des murs, des palissades en planches jointes, ou des haies denses sans interruption, d'une hauteur minimum de deux mètres, assurant ainsi une séparation effective avec les propriétés avoisinantes.

Cette flexibilité vise à faciliter l'apiculture urbaine tout en préservant la tranquillité et la sécurité des résidents environnants.

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Que faire en cas de conflit de voisinage à cause d'une ruche ?

Face à l'escalade du conflit, Thomas et Marie ont dû chercher des solutions. La communication, souvent préconisée par les experts en médiation de conflits de voisinage, a joué un rôle clé. "Nous avons discuté avec Thomas et lui avons expliqué notre situation. Il ignorait que ma fille était allergique aux abeilles", dit Marie

Thomas a finalement décidé de déplacer sa ruche dans un jardin communautaire à proximité, où elle ne pose plus de problème à ses voisins. "Je comprends l'importance des abeilles pour l'environnement, mais il est crucial de trouver un équilibre entre cette passion et le bien-être des voisins", conclut-il. 

Cet incident souligne l'importance de la communication et de la connaissance de la réglementation locale avant d'entreprendre des activités d'apiculture en milieu urbain. Il met également en lumière la nécessité pour les apiculteurs urbains de considérer l'impact de leurs pratiques sur leur entourage.

En fin de compte, la cohabitation harmonieuse entre les abeilles et les humains en ville est possible, à condition de respecter les préoccupations de chacun et de trouver des solutions qui bénéficient à tous, y compris à notre environnement.